La Fête du Vodoun

Le Bénin terre du Vodoun ; Depuis 1992 sous l’avènement du président Nicéphore Soglo, le 10 janvier a été décrété journée nationale des religions endogènes. Une manière de réhabiliter le culte Vodoun et de valoriser la culture endogène. Une stratégie qui permet au Bénin d’avoir plus de visibilité hors du pays et du contient africain. Ainsi depuis Ouidah 92 où a eu lieu la première édition, le Bénin n’a cessé de fêter les religions endogènes ; et même cette année les adeptes de cette religion ont sacrifié à la tradition pour prier les mânes de nos ancêtres pour que la paix demeure au Bénin. Le Vodoun est une religion comme les autres, mais elle est souvent marginaliser et même diaboliser à cause de certaines pratiques qui s’y observent au sein de certaines confréries. C’est une religion comme le christianisme ou l’islam qui prône l’amour de son prochain ; l’amour de sa patrie etc. Cette journée des religions endogènes a permis aux béninois de la diaspora de se rapprocher de leur pays et même aux jeunes béninois de connaitre la culture et les religions de chez eux. Quand on parle de Vodoun cela renvoi à «l’esprit saint» ; et c’est dans la langue fon, une langue parlée au sud Bénin. Dans le Vodoun, on compte plusieurs divinités, dont la divinité «Goun» ; «Sakpata» ; «Hèvièsso» ; et «Dan».

Ces quatre divinités sont les principaux dieux qui regroupent la religion Vodoun et leur appellation varie d’une région à une autre ; et ont les mêmes pratiques mais avant toute cérémonie cultuelle, il est impératif de consulter l’oracle ou encore le «Fâ» pour se situer d’avantage sur la procédure à suivre dans l’exécution du culte. Le Vodoun, bien qu’il soit la religion de la majorité des Béninois, n’est pas nécessairement à la portée de tous. La croyance Vodoun admet, en effet, que chaque être humain est un «engendreur cosmique», une divinité ou un défunt qui porte la glaise dans laquelle il sera modelé, puis à qui le Créateur insufflera le souffle de vie. S’il s’agit d’une divinité, le vodouisan sera consacré à cette dernière. En somme, la célébration du 10 janvier, au Bénin, n’est rien d’autre que l’expression de la reconnaissance d’une dimension et d’une identité religieuse que partage la diaspora africaine de par le monde. Pour le plus grand plaisir des Béninois, et plus particulièrement celui de la communauté Vodoun, dont la pratique reste encore obscure et incompréhensible pour le commun des mortels et les non initiés. Vive le Vodoun.

Initiée depuis les années 1990, la fête du Vodoun prend de nos jours de l’ampleur et sa célébration est de plus en plus médiatisée. Longtemps diabolisé, le Vodoun, à en croire les initiés et adeptes est le dieu à qui l’homme doit même sa vie. Pour le compte de l’année 2011, le 10 Janvier, à l’instar des autres années a connu plusieurs cérémonies grand public au cours desquelles des personnalités politico-administratives ont marqué leur présence.

Personne n’a voulu rester en marge en ce qui concerne la fête des religions endogènes. Puisque nous sommes en 2011 et que les élections présidentielles et législatives se préparent, exceptionnellement, le 10 janvier de cette année s’est ou fortement accompagné par les politiciens, les célibataires, les enfants, les mariés etc. pour ce qui concerne le thron qui est une divinité où nous avions pu assister de manière indirecte au cérémonie, enfants, jeunes et adultes ont été présents. Ainsi, après plusieurs types de communiel a régalé les adeptes et invités. Etant une fête nationale, nos marchés ont connu une ambiance, particulière. A en croire dame Adjanou, vendeuse de Cola dans le quartier Togoudo, la vente en cette période fait augmenter le chiffre d’affaires. Elle ajoute que même si le pays traverse une crise sociale et économique, les vendeuses de cola, d’huile et autres ne peuvent pas trop se plaindre pour la période.

Pour ce qui a été vu sur nos différentes chaines de télévisions, la fête de cette année a drainé un nombre impressionnant de personnes, qui sont venues pour de simples curiosités, en tourisme, en reportage, en amitié et autres. Ceux-ci sont venues pour la plupart du Togo, du Ghana, de l’Occident etc. Signalons que des messages de paix sont ceux que contiennent les propos des différents intervenants. Tous les dignitaires dans leurs propos, ont prié pour une élection paisible.

Dans les églises, les mosquées, la fête du Vodoun n’est pas passé inaperçue. Ainsi, la prédication, du père Théophile de la paroisse St. François d’Assises de Fidjrossè, a mis un accent sur cette fête, selon lui, les chrétiens ne doivent pas installer une distance entre leurs frères animistes et eux. Ceux-ci méritent donc respect puisque les deux camps, sont tous les enfants d’un Dieu unique. Il a d’ailleurs rappelé que la basilique de Ouidah a été construite grâce aux efforts des adeptes de Python.